Au feu! Ou plutôt : À la braise!

Publié dans Cuisiner , par Geneviève Morin pour Défi 100 % local

Le feu de camp est sans aucun doute l’attrait incontournable d’une soirée rassembleuse et festive!  Peu de gens s’arrêtent au fait qu’il peut aussi être gourmand – en dehors des traditionnelles guimauves (trop souvent brulées, avouons-le!) Et contrairement à la croyance populaire, c’est sur (ou dans!) les braises que les meilleures cuissons se réalisent.

Le feu

Pour avoir les braises tant convoitées, il faut un feu.  Pas trop gros pour débuter, sinon ça prendra vraiment beaucoup de temps avant d’en arriver aux braises.  Mais assez gros pour pouvoir prélever une partie des braises pour débuter les cuissons plus longues, et qu’il en reste pour continuer de nourrir le feu, question d’avoir un approvisionnement régulier de ces petites pépites de chaleur.

Le « pit »

Donc, un feu.  Idéalement dans une barrique, un rond de feu ou un endroit dédié, pas trop près des arbres ou de la végétation, surtout si le temps a été sec dans les jours précédents.  Puis on attend que le feu diminue…!  On peut le brasser de temps en temps – ça aide à briser les plus gros morceaux de bois, et à uniformiser le fond.  Pendant ce temps, on prépare nos ingrédients, on sort la viande du réfrigérateur (ou de la glacière), question qu’elle puisse tempérer un peu, on assaisonne et emballe de papier aluminium ce qui doit l’être – parce que non, on n’emballe pas tout!

Les braises

Quand les flammes ont presque toutes disparu, le fun commence!  Si on utilise un « pit » à feu (comme une barrique, une cuve de laveuse ou tout autre récipient à haut rebord), il faut déterminer un endroit près du « pit » pour y déposer un lit de braises.  Avec une pelle en métal – attention aux mains si le manche est aussi fait d’un matériau qui conduit la chaleur! – on dresse un petit monticule de braises bien chaudes à cet endroit.  Si vous avez fait un feu directement sur le sol, vous pouvez simplement pousser les braises (toujours avec la pelle – le bout d’un soulier n’est pas recommandé ici!) pour les éloigner du feu, feu que vous nourrirez de bois neuf pour continuer à produire des braises.

Lâche pas la patate

Parmi les aliments les plus simples et les plus tolérants aux erreurs, les pommes de terre arrivent certainement en première place!  Enrobées de papier d’aluminium, vous pourrez même les assaisonner d’huile et de sel avant la cuisson (ça fait toute la différence!) Par contre, oubliez le beurre avant la cuisson : il ferait brûler vos pommes de terre.  Attendez que la cuisson soit terminée et vous ne ferez pas mentir l’adage qui dit qu’avec du beurre, c’est bien meilleur! Vous avez oublié l’alu? Pas de stress, vous pouvez envoyer vos pommes de terre directement dans les braises, la pelure agira comme une pellicule protectrice.  Par contre, cette façon de les cuire rendra la pelure immangeable puisque brûlée.  Peu importe si le papier d’aluminium fait partie de l’équation ou non, on dépose les tubercules sur un lit de braises, on les recouvre délicatement et on attend.  Combien de temps?  Ça dépend de la grosseur de la patate!  Les plus petites prendront environ 20 minutes à cuire, les plus grosses jusqu’à une heure.  Et on peut aller jusqu’à les déposer dans les cendres (pas les braises, là, mais bien la petite poudre grise (et chaude!) qui reste une fois les braises consumées) jusqu’au lendemain matin. Rarement un déjeuner n’aura été si attendu!

Mêle-toi de tes oignons

Les oignons, c’est donc bon!  Et quand ils sont légèrement fumés, ils deviennent tout simplement délicieux!  Les étapes? Ou plutôt : l’étape…!  On dépose les oignons (parce que n’en cuire qu’un seul, c’est jamais suffisant!) dans la braise.  C’est ça. Et on attend.  Combien de temps?  Pas mal le même temps que les patates : entre 20 minutes et une heure, tout dépendant de la grosseur.  On se retrouve avec une épaisseur de pelure calcinée et un oignon bien fondant qui goûte légèrement le feu de camp.  Un délice dans les burgers, les hot dogs, en accompagnement d’un steak – ou encore pour le déjeuner du lendemain, si vous êtes capable d’en garder!

Le « dirty » steak, loin d’être un dirty secret

Pourquoi « dirty »?  Pas parce qu’on le traine dans la saleté, mais plutôt puisqu’on le cuit SUR les braises.  Pas sur une grille, ni une poêle en fonte, mais bien déposé directement sur un lit de braises.  Et ici, il faut être précis : les braises nécessaires pour cuire le steak, et pour qu’il ne soit pas trop « dirty » au final, ce sont de beaux morceaux de braises encore rougeoyants, et non pas une vieille braise qui tourne à la cendre.  Et côté assaisonnement, puisqu’on mettra la pièce de viande en contact direct avec la source de chaleur, la sauce ou les épices qu’on ajoute souvent à la surface brûleraient au lieu de parfumer notre steak.  On doit donc n’utiliser que du sel – une généreuse pincée de sel de chaque côté du steak. Une fois assaisonné, on le dépose directement sur les braises, et on résiste à l’envie d’y toucher ou de le déplacer, pendant environ 2 minutes.  Avec une paire de pinces – puisqu’une fourchette perce la viande et la rend moins juteuse – on le soulève, le secoue pour retirer les petits morceaux de braises qui pourraient être collés à la surface, puis on le dépose sur l’autre côté.  Une fois la cuisson à votre goût, il ne reste qu’à le laisser reposer quelques minutes, puis le trancher et impressionner vos invités!

 

Et voilà, avec ces quelques petits trucs et ces trois « recettes » qui n’en sont pas vraiment, il n’en tient qu’à vous de rallumer la flamme du désir… de cuisiner!

(Mais ne rallumez pas trop fort, vous perdriez vos braises!)