La richesse de la forêt boréale

Publié dans Articles Nord-du-Québec , par Maude Legault des Filles du Nord

Le défi 100% local est plus d’actualité que jamais cette année pour les Jamésiens. Nous sentons dans la région Baie-James un engouement pour les « staycations » et la découverte du territoire. Au grand plaisir des amateurs de la nature, la forêt boréale nous permet de faire la cueillette de nombreux aliments à deux pas (ou presque) de la maison.

Petits fruits

Il est impossible de parler de cueillette nordique sans aborder les petits fruits. En effets, les bleuets qui font la renommée de nos voisins du Lac-Saint-Jean sont aussi très accessibles dans le nord. Considérant l’étendue du territoire, il est possible d’en trouver un peu partout et lors d’été chaud et humide comme cette année, ils sont à leur meilleur! Parfait pour manger à la grappe directement, en faire congeler une quantité phénoménale pour l’hiver ou les cuisiner. Personnellement, j’en ajoute dans tout : dans les salades, les smoothies, les desserts et j’en fais des confitures. La cueillette de bleuets dans la Baie-James dépend vraiment de la météo de la belle saison. Généralement, au mois d’août, vous êtes assurés de trouver de jolies perles bleues partout sur le territoire.

Champignons

Ensuite, lorsqu’on parle de cueillette, les gens de la région l’associent généralement à la cueillette de champignons. Il est possible de trouver plusieurs variétés sans aller trop loin.

Dans la forêt boréale vous retrouvez le champignon crabe, il laisse en bouche des arômes et une texture de fruits de mer. Très apprécié des épicuriens. Ensuite, directement dans votre parterre, le coprin chevelu pousse sur les pelouses durant l’automne. Il peut être cuisiné facilement en papillote ou en omelette comme les variétés de champignon blanc qu’on retrouve au marché. Non loin, on peut cueillir le matsutaké, ce champignon est surtout utilisé dans la cuisine japonaise, principalement pour faire des soupes traditionnelles. L’essayer c’est l’adopter. Comme autre variété, les polypores, aussi appelés le poulet des bois, sont cuisinés de plusieurs façons : en chaudrée, en sauté ou en papillote. Finalement, les plus aventuriers (et patients) se lancent à la recherche de la morille de feu qui pousse sur les terrains ayant déjà été ravagés par les flammes, ceux-ci étant peu régénérés en végétaux, laissent place à cette rare variété.

Si vous n’avez pas les connaissances ou simplement pas l’envie de vous lancer dans la cueillette de champignons, ils sont en vente localement. L’organisme faunENord, entre autres, en suggère certaines variétés déshydratées directement sur leur site internet.

Thé du Labrador

Ma troisième découverte de cueillette nordique se trouvait à être tout ce temps sous mes yeux, directement sur mon terrain. Il est question du thé du Labrador. Il s’agit d’une plante qui appartient à la famille des éricacées. Cet arbuste aurait certaines propriétés anti-inflammatoires et des vertus analgésiques. Tel que son nom l’indique, après avoir été séché, il peut être infusé. C’est une boisson astringente, à la saveur piquante, mais tout de même délicate. Elle est typique de la saveur boréale. Il est possible d’en consommer les feuilles ainsi que les branches. Certaines personnes mâchent les feuilles de thé du Labrador crues parce qu’elles apprécient la saveur, ou l’utilisent comme épice pour la viande en faisant bouillir les feuilles et les branches dans l’eau, puis trempent la viande dans la décoction. Personnellement, je trouve qu’il est délicieux de le faire infuser en sirop et de l’ajouter à mon eau pétillante ou à un cocktail.

Au-delà des champignons, petits fruits et du thé du Labrador, nombre de végétaux peuvent être cueillis à la Baie-James pour être consommés : les pissenlits, l’achillée mille-feuilles, le petit thé des bois, pour ne nommer que ceux-là.

Notez qu’il est important d’être informé et outillé avant de se lancer dans la cueillette. Certaines plantes ou champignons peuvent avoir des ressemblances et leur consommation pourrait engendrer des problèmes de santé. Alors, avant de vous lancer dans la cueillette, soyez prudents.

 

Il est aussi primordial de choisir minutieusement l’emplacement où nous faisons la cueillette puisque certains lieux sont à éviter. Par exemple, les abords de route en raison de la pollution des voitures ainsi que les corridors de voie ferrée puisque des silvicides sont utilisés pour contrôler la végétation arbustive pour ne nommer que ceux-ci.

 

Sur ce, je vous souhaite bonne récolte nordique!

 


Filles du Nord, est un blogue pour découvrir de nouveaux endroits et pour partager la réalité de vivre en région. Le collectif regroupe des ambassadrices (et des ambassadeurs!) qui proviennent des 4 coins du Québec et qui partagent leurs réflexions, coups de coeur et expériences à travers des récits uniques..

 

 

 

 

Sources :

https://www.faunenord.org/fr/

https://www.lasentinelle.ca/chibougamau-region-de-champignons/

https://nouvelles.ulaval.ca/vie-universitaire/lor-noir-de-la-foret-boreale-f91b56a3655a68a1643a81004c2bfaff

https://www.lapresse.ca/vivre/sante/201308/13/01-4679443-le-the-du-labrador-un-the-antidouleur.php